Breaking Bad, série de portraits pop et chatoyants
Chacune de ces toiles est le portrait d’un personnage emblématique des séries Breaking Bad et Better Call Saul. Ces deux séries télévisées sont construites comme des cosmogonies de comics et portent une attention particulière aux expressions des personnages. C’est la raison pour laquelle elles me rappellent la notion de collection. Par son format carré et son aspect brillant, la série de portraits interroge donc la limite entre la peinture figurative et le produit dérivé.
Ces tableaux sont réalisés à l’acrylique sur toile : plusieurs couches métallisées sont déposées sur un fond coloré mat. Les reflets de la peau sont ainsi travaillés, autant que faire se peut, comme des icônes : entre stylisation et fidélité à l’image numérique d’origine. Par la suite une couleur de fond est attribuée à cette figure et l’enveloppe de sa puissance sensorielle comme symbolique. Le visage placide de Gus s’installe naturellement au milieu d’un rouge sang à la matité implacable. Jesse, le plus expressif, déploie un spectre émotionnel allant d’une terreur sidérée à un dégoût sans retour, en un lourd environnement de deuil. Quant à Walter, la bizarrerie de son vert, qu’il porte dans ses tenues au début de l’histoire, n’a d’égal que l’aplomb symétrique de son regard.
Cette série en cours fait partie de ma démarche sur les figures et la culture, entendue au sens de références communes. De la même manière que dans Freaks, le flux d’images qui façonnent petit à petit les portraits par le récit, est ici sélectionné et recomposé pour n’en garder que les points de tension, l’équilibre ténu voire l’aporie.






